Enseigner, c’est toute une histoire …qui se partage et vous enrichit

Je me souviens encore de mon trac total au moment où je suis entrée dans la classe de M1 en Master ‘Administration et Gestion de la Musique’ à la Sorbonne, pour y donner mon tout premier cours en tant que vacataire.

C’était il y a 4 ans.

Alors certes, j’avais déjà donné quelques cours ici ou là, mais là, c’était la première fois que j’allais enseigner un cours toute l’année, avec les mêmes têtes à chaque fois. …Les pauvres, ils ne savaient pas que je comptais bien leur (re)donner le goût de ma matière : l’Anglais.

Puisque Gilles Demonet, entre autres Maître de Conférences et responsable du Master, m’avait donné carte blanche (je ne le remercierai jamais assez), j’ai décidé que le cours se ferait exclusivement en Anglais. Il qu’il faudrait parler. Oui, parler. Vraiment. Et tout le monde, pas juste ceux qui étaient déjà à l’aise.

En partie parce que le truc un peu fou en France c’est qu’on apprend à écrire des langues mais rarement à les parler, mais aussi parce que je voulais que les étudiants se sentent tous assez à l’aise à la fin de l’année pour travailler en Anglais, postuler pour un job dans un pays anglophone ou encore négocier un bon deal dans la langue du business.

A vrai dire, je m’attendais à beaucoup de choses, mais pas au fait que cette aventure humaine serait si forte. 

Je ne sais pas si cela tient au fait que les cours se déroulaient dans une langue étrangère ou que les mises en situation systématiques en débats et jeux de rôles obligeaient les étudiants à puiser en eux-mêmes plus qu’ils n’en avaient l’habitude, mais leurs différentes personnalités, parcours et repères sont apparus très rapidement et c’était merveilleux à voir.

Quelle richesse et quel privilège pour moi d’avoir été aux premières loges de leur transformation.

L’année suivante, j’ai eu la chance de les retrouver en M2 pour un cours sur l’impact du numérique sur l’industrie musicale, tout en découvrant une nouvelle promo avec le cours d’Anglais en M1.

Chaque année, une nouvelle aventure, toujours de belles rencontres. A Paris IV, mais aussi, en plus, à Paris III en Master ‘Médiation de la Musique’ et Sorbonne Abu Dhabi dans le Master ‘Performing Arts Management’.

En 4 ans, rien qu’à La Sorbonne (j’ai aussi enseigné à l’ESG et désormais aussi à l’EMIC), j’ai rencontré près d’une centaine d’étudiants, tous uniques.

Et je reste fascinée par leur évolution, la manière dont chacune, chacun s’est frayé un chemin, que ce soit dans le milieu du classique et du jazz ou du côté des musiques actuelles, dans une filière réputée inaccessible, difficile, voire condamnée. Bravo.

Je parle de cela aujourd’hui parce que j’ai enfin trouvé le bon format. Ca faisait longtemps que l’envie était là, qu’une idée me trottait dans la tête : comment mettre en lumière toutes ces personnalités, que je ne sois pas la seule à avoir eu la chance de les avoir rencontrées et d’avoir essayé de leur transmettre un peu de mon savoir et de mon expérience ?

C’est tout l’objectif de La Nouvelle Onde. Un projet tout simple pour découvrir autrement les nouveaux talents du music business : une photo, leur(s) lien(s) pros, des questions -moins faciles qu’elles n’en ont l’air- et une playlist personnelle de leur part.

C’est par la musique qu’ils sont arrivés là, c’est par la musique que le lien se fait.

Je vous souhaite d’aussi belles rencontres que moi !

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